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 Les méandres de Ses voies...

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Profundis, Ailes Grises

Profundis, Ailes Grises


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MessageSujet: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeMer 4 Juil - 16:13

Arrivé en ces lieux, Profundis se persuada encore une fois de la raison qui l'avait poussé à entrer dans cette tente. Il était à présent membre du G.A.R.D.E ou tout du moins en bonne voie.
Il lui semblait, de fait, normal que son histoire soit connue de ses coéquipiers. Son seul souci résidait dans le fait que parler beaucoup n'était pas son genre, à plus forte raison lorsque la situation ne l'exige pas expressement. C'est pourquoi, il avait choisi de poser sur le papier, les évènements qui l'avaient fait attérir là où il était.
Il selectionna une de ses propres plumes, grises comme toutes les autres, longue et rêche. Aucun besoin d'être taillée, une légère cavité étant déjà creusée à la base, qui servirait donc à accueillir l'encre qui se trouvait sur une des tables.

Il s'assit devant la plus proche, prit un petit cahier relié de cuir avec une bande de tissu rouge qui devait servir de marque page, l'ouvrit à la première page, de nombreuses autres ayant deja été arraché, resta en suspens quelques secondes, puis, trempa sa plume dans l'encrier, et inscrivit alors


" Ces jours que je m'en vais conter ne sont que le récit de ce que je fus, ce que je fis et ce que je vécus. Les voiçi donc.

Il y a de cela un quart de vie d'homme, ou la moitié de la durée que j'ai déjà vu s'écouler de mes yeux, Il avait choisi ma voie; et je partis donc dans ces villages de montagnes, coincés entre la froide Kimora à l'Ouest, et la mer dans laquelle se jetait le Rivendil, à l'Est. Nous étions quelques compagnons, sans attaches, tout dévoués à Sa grandeur. Jeunes, assurément, inexpérimentés pour la plupart, moi y compris, mais volontaires, et réellement désireux d'amener les humains à Sa lumière, sans une seule effusion de sang, simplement des mots, le meilleur moyen, d'après nous.
Le temps à effacer leurs noms de ma mémoire. Encore une faute qui pourrait m'être reprochée. Quoi qu'il en soit, je prie tout les soirs pour qu'ils soient bénis à jamais.
Notre voyage fut long. Nous partimes de la capitale de ce monde, Valone, pour rallier ces Terres au Nord Ouest, qu'Il nous envoyait visiter, apporter Ses mots aux peuples reculés, habitants là bas. 3 semaines nous furent necessaires avant d'atteindre le premier village que ses habitants nommaient Hestalinor. Malgré une cordialité apparente, hommes comme femmes dissimulaient chacun un lot de méfiance à notre égard. Les créatures de notre espèce avaient trop longtemps délaissé ces peuplades pour qu'ils nous fassent encore un temps soit peu confiance. Je remarquais également, en marge des habitations, un sentier qui menait, à gauche vers un cimetière, où vraisemblablement, les villageois étaient enterrés, sommairement certes, mais le sort de leurs dépouilles était préférable à celles qui étaient déposées, lorsque l'on prenait sur la droite du petit chemin, dans une large fosse non rebouchées où s'entassaient carcasses peu identifiables dans un entrelats de plumes, de cornes, de blasons de toutes provenances,...
Je ne dormis pas lors de ma première nuit en ces lieux. Pas plus que le restant dans la semaine.
J'étais tendu et je revoyais sans cesse comment avaient été traités toutes ces créatures. Nous avions trouvé un logis, dans l'étable qu'un berger approchant des 50 printemps nous avait proposé d'occuper. Sans nous faire prier, nous soupâmes sommairement avant de tenter de sombrer dans un semblant de sommeil. Mais tout les 4, nous étions crispés, et seuls 2 d'entre nous dormirent cette fameuse première nuit. Mes pensées érrèrent jusqu'au petit jour, qui m'incita à me lever et à cesser de perdre mon temps, allongé de la sorte. Je commençais à douter de l'efficacité de notre venue içi. Une des angelles m'accompagnant me suivit. A jamais, je me souviendrais de cette conversation, même si son nom m'échappe toujours.


<< - Je ressens ton septicisme, Anorum. Mais la réussite ou l'échec içi n'est pas la question. Tout ce qui importe, est de laisser bonne impression... Eux seuls, choisiront leur destin>>

Anorum. Le nom que je portais, avant mon Exode, qui vous sera conté en temps voulu.
Peu loquace comme à mon habitude, je n'acquiescais que vaguement d'un signe de tête, continuant à me torturer l'esprit sur ce qui était aujourd'hui, je le sais, de futiles raisons. Nous nous accoutumâmes à visiter chaque jour les souffrants, les malades, les enfants, les agés, tentant de leur apporter notre soutien, le peu de soin que nous pouvions leur procurer, et nous essayons de leur apporter Sa foi. Elle fut accueillie avec maintes réticences, et très peu, malgré notre présence, rendirent grâce au Créateur. A l'évidence, nous n'étions pas des preuves assez parlantes de Son existence. Je me repassais la phrase de l'angelle, qui m'apaisait un moment, mais perdait de son pouvoir sur moi à chaque fois.

Un mois et demi s'écoula au sein de ce paisible refuge qu'offraient les crêtes acérées de ces montagnes. La monotonie et le doute s'installaient en moi, deux poisons bien distincts à l'effet toutefois similaires: abaisser l'espoir d'etre utile en ces lieux. La méfiance était toujours de mise, nous n'étions rien d'autres que des étrangers pour eux. L'automne était alors bien entamé: les arbrisseaux de montagnes s'engourdissaient et n'affichaient plus leurs parures estivales, s'appretant à un sommeil hivernal qui approchait à grands pas. Ce temps ne fut propice aux villageois: plusieurs attrapèrent ce qu'ils appelaient "la mort venue des montagnes".
Mais personne ne nous demanda notre aide sur le coup. Il fallut attendre que la maladie arrive à son terme, emportant des vies, pour qu'un soir, alors que nous revenions de cueillette des dernières herbes médicinales que nous pourrions trouver avant longtemps, le menuisier du village, que je ne connaissais que de visage, son mutisme sur notre présence ayant été sans fin, s'adressa à nous, visiblement desespéré. En quelques mots, il implora notre aide, en nous expliquant que sa famille avait été touchée par le mal. Sa femme y avait succombé la nuit passée, deux de ses enfants, sa fille ainée et son fils 2ème né présentait les mêmes maux que leur mère. L'angelle qui servait de guide à notre petit groupe, et dont la phrase me revenait toujours en tête suivit l'homme après lui avoir assuré de faire tout son possible pour l'aider, me faisant signe de la suivre au passage, ainsi qu'un autre ange.
Tout les quatre, nous nous dirigeâmes vers la demeure de rondin du menuisier, essuyant les regards suspicieux de nombre d'autres habitants.
Le dégoût était dissimulé, mais je savais pertinemment que cet homme ne s'était pas fait d'amis en requerant notre aide. J'entrais a la suite de mes compagnons. La cuisine, étroite mais suffisante pour y souper, semblait avoir été aménagée en salle d'eau, tant les marmites bouillonnaient d'eau chaude, de linges, de draps propres ou à nettoyer,...
On nous fit penetrer dans une chambre. Je me tenais dans l'embrasure, et fixait tout de même le malade: un jeune homme d'une quinzaine d'années, prisonnier d'un sommeil agité, le front ruisselant, les lèvres tordues en un rictus de douleur. Son père lui nettoya et rafraichit sommairement le visage. Les deux anges devant moi s'agenouillèrent à son chevet, tandis que le propriétaire des lieux leur jetait un regard anxieux. Ne sachant que faire, j'attendis qu'on me sollicita. L'homme marmonna quelques paroles inquiètes au sujet de sa fille et sortit précipitamment de la pièce. L'Angelle, qui oscultait fièvreusement le malade, releva brièvement la tête et me fit signe de le suivre.
Je m'executais alors, et retournais à la rencontre de notre "hôte" qui s'était empressé de s'engouffrer dans une pièce presque voisine à celle d'où je venais de sortir. Je ne vis pas tout de suite la malade, mais son père agenouillé devant ce qui ressemblait à un matelas rembourré de son de blé et d'autres herbes séchées. J'attendis alors qu'il m'autorisa à l'approcher ainsi que mon dernier compagnon.
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Profundis, Ailes Grises

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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeLun 23 Juil - 22:34

Il sembla nous avoir oublié pendant un moment, toute son attention et son impuissance, portées vers cet être cher pour laquelle il devait endurer toutes les peines du monde, à être là sans rien pouvoir faire.
Quand il tourna vers nous, sa tête, pour nous inviter à entrer et a tenir notre engagement. C'est alors que nous vîmes la jeune fille alitée.
Une main sur son front: moite de sueur. Des frissons la parcouraient, mais comme si elle ne s'en rendait pas compte, son visage, à défaut de sourire, était plongé dans un état paisible, expression qui ne lui fit jamais défaut, durant les 15 minutes que je passais à l'observer.

Les yeux clos et cernés étaient effrayants, et semblaient vouloir anticiper sur le funeste sort qui lui était promis. Je mémorisais ses symptômes principaux, afin de les rapporter à ma "mentor", qui en connaissant long sur les arts médicinaux, arts auquels elle m'initia à cette époque. Nous prîmes congé de l'artisan, lui assurant que nous reviendrions avec tout le necessaire pour tenter jusqu'à l'impossible pour ses enfants.
S'ensuivit alors l'organisation de notre cueillette nocturne. En effet, le mal était trop avancé pour attendre un nouveau lendemain mais nous n'avions pas tout ce qu'il nous aurait fallu pour calmer ce stade de la maladie. Les faibles halos de lumière que nous produisions étaient nos seuls moyens de nous éclairer, personne ne nous ayant accordé la moindre torche, nous évitant à tout prix.
Nous partîmes en toute hâte, suivant les indications de l'angelle qui nous encadrait. Elle nous fit rapidement une description des rares plantes que nous trouverions sur ce type de terrain. Pour la première fois, je perçus dans sa voix une sorte de désespoir, melé à la résignation, comme si un goût amer dans sa bouche l'empechait d'articuler correctement.
Je levais les yeux vers les siens. Nos regards ne se croisèrent pas, mais je vis qu'elle n'y croyait plus. Cet espoir qu'elle voulait nous insuffler, à tout moment, l'avait désormais quitté.

Tout en effectuant la tache qui m'avait été attribué - selectionner les jeunes plants de fenouil sauvage, plante que l'on pouvait encore trouver à cette altitude, et qui malgré sa toxicité relativement elevée, lorsqu'on l'utilisait de manière adéquate, avait de nombreux atouts contre les maux qui frappaient les jeunes gens dont nous avions la charge.
Je revoyais le visage paisible de la jeune fille. Il me revenait en tête, sans que je puisse l'en eloigner.
Alors que cette lutte intérieure me pesait toujours, une voix nous interpella tous: l'ange qui semblait etre entre deux ages et qui était entré avec moi dans la pièce de la malade venait d'attirer notre attention pour nous montrer... l'horreur.
A partir de là où nous étions, nous apercevions ce qui s'alignaient en cohortes, plus désordonnées, mais qui comportait également plus d'individus. On ne le distinguait qu'assez peu, car leurs torches étaient éparpillées et peu nombreuses, pour etre moins facilement reperable, précaution inutile de par le boucan qu'ils produisait à chaque foulée, que l'on aurait pu croire commune.
Sur le coup, aucun de nous ne réagit. En contrebas, les individus hostiles semblaient s'activer pour raser le village avec le moins de pertes possible. Un nouvel acte de barbarisme, comme il s'en passe des centaines en ce monde. Mais nous étions là, tout les quatre. L'aube allait bientôt se lever, et nous nous précipitâmes donc vers la place centrale du petit village, une fontaine sculptée dans un bloc de gré blanc moucheté. L'eau n'en coulait presque plus, mais peu importe. Rameutant tout les habitants possibles, l'annonce tomba, telle un chant morbide. Personne ne broncha, sous le coup de la stupéfaction. Quelques 5 minutes plus tard, quelques solides gaillards retrouvèrent leurs esprits. Des murmures s'élèverent de la foule, devenant petit à petit des grondements; des yeux furibonds se tournaient vers nous autres. Nous étions d'ores et deja entourés, et la colère de la populace semblait devoir se deverser sur nous pour arriver à se tarir.
Plusieurs d'entre eux, la main à la ceinture, sur de petits étuis de cuir renfermant au choix un poignard ou un outil divers selon la profession de la personne s'avancèrent, l'air menaçant. Ils étaient à deux mètres, lorsque l'un d'entre eux, le plus imposant à n'en pas douter, aux vues de sa morphologie d'ours des cavernes, lança d'une voix tranquille, et pourtant emprunte d'un certain sadisme:


" Si on vous livre à eux, ils nous foutront la paix. C'est d'la logique nan?
Vous etes ceux qu'ils cherchent, nous n'avons rien de valeur par içi."


Interdits, chacun autant que l'autre, je me décidais tout de même à sortir de notre groupe et à repondre à ce personnage.

" En effet, ils ne pilleront rien. Ils ne feront qu'exploiter vos peurs. A moins que vous n'en soyez dépourvu -chose qui m'étonnerait en observant votre réaction si prompt à nous envoyer au pilori- vous subirez le même sort que nous"

Ma reflexion sur la peur qu'il devait ressentir dû faire mouche, car avant que je n'ai refermé la bouche à la fin de ma phrase, un crochet magistral du gauche vint attérir sur la jointure entre mes deux machoires, qui emit un craquement sec et sinistre. Ma lèvre inférieure éclata au moment de l'impact, comprimée entre l'énorme poing, et mes dents. Je tombais à terre, sans toutefois m'écrouler. Un reflexe permit à mes pieds de retrouver le sol. Pendant l'espace d'un instant, l'énergie que je ressentis dans mes jambes, et ce gros lourdaux devant moi, l'air goguenard après sa semi victoire sur moi, me donnèrent envie de plonger sur lui et de lui briser le cou en une seule fois, avec le marteau qu'il tenait fermement dans sa main droite.
C'était le moment idéal. Mes cuisses se plièrent afin d'amortir le choc, je déployais mes ailes, près à bondir à mon tour.

Un éclair de rage traversa mes yeux.
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeDim 12 Aoû - 12:54

Trop facile. Trop peu glorieux. Je n'étais pas là pour me battre. Pour que l'on s'autodétruise, et que nos futurs assaillants ne ramassent nos restes a la petite cuillère.
Je me redressais, essuyant d'un revers de manche, ma lèvre en piteux état, jetait un nouveau regard, de dédain cette fois çi, vers la brute qui avait lancé l'assaut.
Je me contentais alors de cracher au sol, une salive souillée de quelques traces de sang, et je rétorquais d'un ton cassant.


" Bien, je vois que le courage vous anime. Vous frappez ceux qui souhaitent votre survie. Très bien. Si c'est le cas, je m'en irais, avant que l'on ne rase votre village."

Je me dirigeais alors vers la maison de l'homme qui avait demandé notre aide, par une brèche dans le mur humain qui nous entourait. Celle çi se referma bien vite. Aucun de mes compagnons n'avait tenté de me suivre, emmuré dans leur silence, la tête baissée, de consternement, de dépit, qu'en savais je?
L'homme devant moi, était plus maigre que celui qui m'avait frappé, son visage plus émacié et moins marqué d'insolence que celui de son camarade à l'humeur belliqueuse.


" Laisse moi passer!"

ordonnais je

Il ne broncha pas, malgré qu'une certaine crainte vienne habiter alors le fond de ses yeux. Qui sait ce que j'aurais pu lui faire?


" Ecarte toi... C'est un conseil"

Un nouveau regard, mes yeux, sombres à l'époque, froncés braqués sur lui. Il ne bougea toujours pas, mais son regard se posa au dessus de mon épaule. Je ne sais si cela fut prémédité ou non, mais je lui dois, en tout les cas, la vie, au moment où j'écris. Je me retournais à temps pour apercevoir ma brute s'approcher le plus silencieusement possible de moi, le marteau porté à deux mains, au dessus de son crâne. Alors qu'il l'abattait, je fis un rapide pas de coté. Alors qu'il relevait son arme, pour porter un second coup, ma rapidité prit le pas, sur ses airs lourdaux.
Je m'élançais vers lui, et lui envoyait un coude s'écraser sous ses côtes.
Le souffle coupé sur le coup, il lacha son instrument, et tenta de récuperer sa lucidité, autant qu'il le put, et sa respiration, par la meme occasion.
Je le fixais un instant, le regard un peu fou, avant de me raviser et de fixer une nouvelle fois l'homme qui me barrait le passage. Celui çi sembla hésiter, puis, lentement, il s'écarta. Mon regard dur s'estompa petit à petit. Je fis quelques pas en direction de la maison où nous avions examinés les malades. A peine eus je le temps de quitter le regroupement d'humains qui nous encerclait, qu'une masse impressionnante s'écroula sur mes épaules, un bras se plançant sous ma gorge, la masse me plaquant à Terre, au bord de la suffocation. Un genou appuyé sur l'une de mes ailes, qui me faisait alors terriblement souffrir, il recupera a tatons son marteau au sommet rectangulaire, comme en utilisent les forgerons. Je tentais desesperement de défaire l'étau de son avant bras, aussi imposant qu'un jambonneau que l'on met à saler.

Du coin de l'oeil, je vis une nouvelle fois l'ombre de l'instrument s'élever au dessus de mon crâne. Dans une fraction de seconde... La fin...
Je l'attendis, pendant plusieurs longues secondes. Lorsque je rouvris les yeux, la marteau n'avait pas bougé. Comment cela se faisait il?
Tout ce que j'entendis fut un " Pétasse", proféré par la voix caverneuse de l'ours hystérique, une lame sortant de son fourreau et tranchant je ne sais quoi.
La main tenant le marteau s'abattit. A mes cotés. La main, crispée sur le manche du marteau, le poignet et... plus rien au bout. La masse se dégagea prestement de sur moi, ce qui me permit de ne plus suffoquer et de pouvoir me retourner. Là, je vis notre cheftaine, épée en main, cette dernière couverte de sang, et la brute épaisse enveloppant son moignon dans son épaisse chemise. Alors que je m'éloignais, encore nauséeux, rampant au sol, l'homme récupéra son marteau. Un frisson terrible le secoua lorsqu'il jeta un dernier regard à sa main, désormais morte.

Il n'avait pas compris que son acte de folie allait le conduire à sa perte. Il chargea. Il n'eut pas le temps d'arriver a proximité de l'angèle, que ses yeux s'écarquillèrent. La lame, tel un serpent, avait pénétré au niveau de ses intestins, pour ressortir au niveau de ses reins. L'épée se retira aussi vite qu'elle était entrée. L'homme tomba à genoux, essayant d'agripper desesperement quelque chose, d'entrainer sa meurtrière dans sa chute. Son thorax subit alors le meme sort.
Une longue minute passa, alors qu'il agonisait. La scène était désormais un tableau, qu'il n'aurait plus fallu qu'encadrer pour l'exposer. Personne ne bougeait. Les villageois ainsi que moi même, pétrifiés et horrifiés par ce qui venait d'arriver.
L'angèle, le regard inexpressif, son arme à ses cotés, baissée, regardant dans le vague, sa victime mourrant devant elle, sans qu'elle la vit. Cette même victime étant la pièce la moins statique de la scène. Il se tortillait lamentablement sur le sol, cherchant à chaque seconde un sursis, un nouveau souffle, une once de vie.
Mais celle ci s'echappait, sans qu'il puisse la retenir. Enfin, il finit par s'immobiliser, la bouche grande ouverte, et remplie de sang, les yeux toujours autant écarquillés d'effroi, mais la petite lueur de vie avait disparue. Ils étaient à présent ternes, comme si une vitre invisible était venue se poser devant, leur faisant perdre leur éclat, et leur vivacité.

Notre capitaine vint m'aider à me relever, sans même me voir, moi aussi, sans changer d'expression. Elle fit signe à nos compagnons de nous suivre, balayant du regard le demi cercle humain qui ne savait plus trop que faire, et finalement se désagregea pour regagner chacun sa maison. Seul quelques courageux, ou apeurés restèrent sur place. Le menuisier était parmi eux, ses yeux arrondis par l'horreur de ce qui venait de se derouler.


" J'ai sauvé l'un des miens. Chacun aurait fait la même chose."

Les seules paroles qu'elle eut, concernant son acte. Puis, approchant alors du menuisier, faisant fuir les quelques badauds qui restaient encore içi, elle rangea son arme et dis

" Nous avons ce qu'il nous faut. Allons sauver vos enfants."

L'homme lui lança un regard mal assuré, puis à sa lame mal essuyée et à ses bottes mouchetées de gouttelettes de sang. Finalement, presque contraint et forcé, il nous tourna le dos, retourna vers sa batisse, ne nous invitant que d'un simple regard presque furtif.

" Allons y"

murmura l'angèle à l'épée.
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeSam 1 Sep - 23:39

Plus personne ne cherchait à nous barrer la route désormais, malgré leur nombre bien supérieur, et les faux, marteaux, et autres outils qu'ils portaient.
Nous retournâmes auprès des deux malades, conscients que nous n'aurions pas qu'à les sauver, pour sortir indemne de ces contrées.

Le temps pressait. Il fallait organiser un semblant de défense, à défaut de pouvoir évacuer tout le monde, aux vues des délais peu importants avant l'arrivée des ennemis, qui se trouvaient à présent à une journée de marche. Lorsqu'ils auront franchis les derniers cols, nous verrions s'abattre sur nous.
Les pansements, pommades, infusions, cataplasmes, placebo, tout y passa pour tenter de ranimer les deux dormeurs. Il était midi, et rien ne se produisait. Notre bataille pour préserver la vie ne se présentait pas bien: très peu, malgré leurs airs menacants, savaient réellement se battre, parmi les villageois. Nous ne tiendrions pas longtemps, si l'attaque se faisait massive, et rapidement.

La tension était à son comble dans chaque recoin de la petite bourgade qui semblait avoir été abandonnée, pendant toute l'après midi. Plus d'animation, plus d'éclats de rire, ou d'autres sons familiers. Un silence de mort. Un prémonition de ce qui allait arriver? Bien qu'aucun ne voulait s'y resoudre, le malaise était bien là, comme un poison qui s'insinue de plus en plus en vous, jusqu'à vous donner la nausée, et que vous puissiez plus vous arreter de vomir de la peur qui vous titille les entrailles.
Tout le monde ne savait que faire: partir, fuir, au risque d'être rattrapés?
Rester et mourir sans prendre sa chance, à travers les montagnes?
La réponse vint pour certains, lorsque l'astre solaire s'en alla s'assoupir derrière la plus haute crête...
Le vent soufflait si fort, que si les guetteurs n'avaient pas mis toute leur attention dans leur tache, il n'aurait pas perçu les premiers mugissements, au loin.
Une heure plus tard, alors que trois heures nous séparaient encore du prochain lendemain, les premiers pas, lourds, arrivaient dans la plaine. Aux faibles lueurs des quelques étoiles et de la lune, s'éparpillaient les silhouettes d'une trentaine de massives créatures, la plupart, l'arme deja au poing, les autres jugeant meilleur de ne dégainer que plus tard, plus proche du village, pour gagner en rapidité et en discrétion.
Nous fûmes de suite avertis, nous autres, anges.
Quelques villageois, légèrement tremblants, mais décidés, nous accompagnaient avec ce qu'ils pouvaient trouver comme arme.

Nous étions alors légèrement supérieur en nombre. 30 contre 40 environ.
En face, ils étaient entrainés, spécialement équipés.
Plus que 100 mètres.
Mon coeur, comme 38 autres, se mirent à battre plus fort. Aucune accélération au niveau du 40è, qui se trouvait être celui de la froide angèle. Je ne savais comment elle faisait pour conserver cette distance, cette froideur, alors qu'elle allait cotoyer, une fois de plus, un sombre destin.
Une vingtaine de mètres...

BOOM, BOOM

Plus que dix...
Les voiçi à proximité de la première batisse...
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeSam 27 Oct - 12:01

Le bras de ma Guide se tendit subitement, prolongeant la portée de son épée qui atterit sous le cou d'une créature démoniaque.
Elle n'eut pas le temps de tourner la tête et de comprendre ce qui se passait: son élan l'emporta dans la lame tendue devant lui, et d'un coup sec, l'angèle lacera sa gorge, sans même avoir exercer de pression dessus.

Etait ce la meilleure option de combat? Les prendre tous de front? Je compris bien plus tard, pourquoi elle avait déclenchée cette bataille avant qu'ils ne fussent tous entrés dans les murs de cette petite cité.
Elle souhaitait montrer qu'elle ne laisserait personne entrer, et que même si cette invasion était " de leur faute" selon les habitants, ils ne renieraient pas leur part de responsabilité.

Mais il n'était qu'un mort, pour le moment, cracher le peu de sang qui parvenait dans sa bouche, le reste s'écoulant de sa trachée partiellement sectionnée.
Un bref regard de sa part nous intima d'avancer avec elle. A quatre contre 100. Peut etre plus. Qui savait ce qu'allait encore vomir ces montagnes?

Nos ailes prenaient alors une tout autre dimension dans ce combat. Quelques rares ennemis en portaient aussi. Implicitement, l'ordre de les abattre nous parvint, et nous les jetions à bas quand ceux ci tentaient eux aussi de nous occire.
Les jeter à bas faisait ralentir les quelques cohortes passant à proximité, produisant quelques craquements de membres, d'os, que ce soit du projectile ou de ceux les recevant.
Cela fait, a quelques mètres de hauteur, nous nous occupions d'écorcher, de trancher, d'élaguer tout ce qui pouvait depasser des cuirasses, à plus forte raison lorsque ces membres étaient menaçants et pointaient vers nous leurs diverses armes.

Puis, une douleur, dans mon omoplate gauche. Mon aile, située juste au dessus, se replia, comme un reflexe, et je mis à chuter des 10 mètres qui me séparaient alors du sol.
Malgré la souffrance que me causait cet objet, fiché dans mon épaule, je gardais suffisamment de lucidité pour garder mon arme en avant et, de fait, assener un maximum de coup et eviter d'être embroché par les lames qui s'élevaient.
Je renversais alors 4 corps. 3 furent assomés sur le coup, le 4è n'eut pas cette chance. Sa tête restait figée dans un demi tour fatal.
Je me relevais alors, regardant en l'air où se trouvait mes 3 alliés. Je reperais leurs auras, brièvement. Ils étaient tous fébriles, mais ils allaient bien.
Quand à moi, on me chargeait à présent. Par bonds, je me servais de mon aile unique du moment pour esquiver et parer les quelques coups qui auraient pu me trancher net n'importe lequel de mes membres.
Je parais ces coups, reculant et implorant mentalement l'aide de quelqu'un, de quelque chose. Il fallait que je me debarrasse de ce qui entravait mon aile.
Comme si mon appel avait été entendu, murmure au milieu d'un vacarme assourdissant, les 2 faces grimaçantes qui approchaient des deux cotés se retrouvèrent autonomes, et déliées du corps dont elles faisaient initialement parties.

En trois nouveaux bonds, dans lesquels je donnais tout ce que j'avais, je me retrouvais à une hauteur convenable. Un carreau. Voilà ce qui m'avait élancé depuis tout à l'heure. Je le retirais du mieux que je pus, quelques échardes persistants néanmoins sur le chemin de la sortie.
La plaie saignait abondemment, et je n'avais pas véritablement le temps d'y faire quelque chose, que déjà, des lances venaient me déloger de mon abri provisoire. Je sautais à bas du tronc, mes genoux fléchirent, et je roulais sur mon épaule indemne, aile repliée, afin de reprendre mon équilibre, et me tourner face à l'ennemi qui ne cessait d'affluer dans cette direction.

Et c'est alors que tout s'emballa. Un nouveau carreau passa deux mètres au dessus de ma tête, pour aller se ficher... entre deux côtes d'un de mes frères, le plus jeune des quatre anges de notre troupe. Son nom, bien qu'encore flou et inconsistant après tant d'années, ressemblant à:


" KINITHÄEL !!!!!!!! "

Je n'avais pas encore fini de hurler son nom, qu'il était déjà au sol, piétiné, molesté... Une vulgaire charogne, inutile, juste bonne à barrer le passage de ces barbares qui nous prenaient d'assaut.
Je tournais la tête en une fraction de seconde, et aperçut quelques villageois, sur les toits de chaume de leurs bâtisses, avec quelques arbalètes sur leurs épaules, et qui visaient tout ce qui bougeait. Aucune distinction, entre ceux qui les envahissaient, et ceux qui les défendaient.
A cet instant, la teinte rouge que j'avais prise laissa immédiatement place à un visage blême, crispé, machoires serrées...
Si j'avais eu assez de force, la garde de mon épée aurait sans doute cédée.
Poussant un cri de rage, digne de nos assaillants, je me jetais à nouveau dans la mélée, ma vitesse, ma détermination et ma précision décuplées par cette rage qui s'épanchait enfin de moi.
Puis...


Dernière édition par le Mer 7 Nov - 13:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeLun 5 Nov - 18:19

... après une éphemère escale dans le corps d'un n'ième ennemi, je pivotais sur moi même, frappé de folie furieuse, rage incontrôlable poussant aux pires actes, le plus pieux des êtres qui soient.
A grandes enjambées, je fonçais, arme brandie, vers ces... ces... vermines. Seul ce mot me serait venu à l'esprit, à l'époque. Tout comme aujourd'hui d'ailleurs. La seule différence aurait été que je n'aurais pas reproduit l'erreur de les charger eux, même sous le coup de cette rage.

L'homme était figé, une expression de profonde incrédulité sur le visage, ne sachant si je bluffais ou non.
Pas un instant il ne crispa l'un de ses muscles, pour tenter de repliquer ou même d'esquiver.
Alors que j'allais abattre ma lame et trancher en deux l'arbaletrier le plus proche, une pièce de fer vint croiser mon épée, et stopper net sa course, devant les yeux toujours ouverts, et à présent horrifiés de l'humain.
Sans refléchir, je relevais mon arme, et la lançait à l'assaut de cet interférent avec toute la sauvagerie dont j'étais capable.
Il se trouva que cette interférente était ma mentor, qui stoppa à nouveau ma lame, sans difficulté. Son regard n'exprimait rien de bon. Et cette scène, même si elle avait duré moins d'une minute, avait permit à nos ennemis d'avancer. D'un geste sec, elle dirigea nos lames entremélées vers nos assaillants. Deux paires de cornes prirent la direction du sol, le regard vide avant même de s'y écraser.

Elle hurla alors, parmi le fracas assourdissant que produisait l'avant garde démoniaque, débaroulant vers nous


"Choisis mieux tes ennemis"

Puis elle retourna de front vers les trois créatures les plus proches. Je fis de même, manquant de perdre la tête suite à un coup de hâche vigoureux, qui ne valut à son propriétaire que l'honneur d'une profonde entaille en diagonale, du thorax jusqu'à sa hanche. Cela ne suffit pas à le tuer, mais lorsqu'il tomba à genoux, haletants, ses coéquipiers de troupes ne prirent pas la peine de se demander s'il était vivant ou non.
Piétiné sans aucun regret. L'horreur n'avait pu s'imprimer dans ses yeux que déjà, la meute qu'il précédait le rattrapait, pour la dernière fois, à n'en pas douter. Le nombre de faces grimaçantes en face de nous s'amenuisait. Une trentaine demeuraient encore, tout au plus. Un peu regaillardis, quelques villageois se lancèrent également dans la mélée, comme pour définitivement sceller le destin de ceux là.

L'affaire de trois bons quarts d'heure. Puis, on ne remarquait plus un geste, au sol. Seulement la chaleur de ces corps tranchés, broyés, moulus qui s'exhalait lentement, les amenant doucement mais surement vers l'état de tas de viande hachée et froide qu'ils avaient déjà adoptés d'apparence.
Ce soir là, on dénombra avant tout les morts. 4 villageois morts sous les flèches enflammées, une vingtaine de blessés, et un ange au tapis. Il fut enterré dignement. Mais pour que son repos soit éternel, on devrait repousser chacun des envahisseurs qui passerait par là. Ca, nous le savions, nous, ses trois ex compagnons. Nous avions vu que cela n'était qu'un petit détachement, envoyé pour tester nos défenses. Le reste n'allait sans aucun doute pas tarder.

Malgré cela, les hommes voulaient faire la fête. Pour oublier? Pour éponger un peu leur peur? Quoiqu'il en soit, l'angèle leur signifia bien que l'état de vigilance serait de rigueur, cette nuit.
Ils ne l'entendirent qu'à peine.

Nous ne fûmes pas invités. Je ne savais pourquoi, et à vrai dire, après la scène qui s'était déroulée, je souhaitais le moins possible revoir ces manches, qui avaient condamné un de mes frères.
Mes ailes blanches repliées, mes yeux sombres scrutant le fond de notre grange, tout aussi sombre, je sentis soudain un poids s'affaler sur moi et me plaquer au sol.
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeSam 12 Jan - 2:20

Une tempête de plumes d'une blancheur que je n'ai que très peu observée depuis, bien visibles dans l'obscurité, virevoltaient autour de ma tête.
La masse sur moi un corps. Inerte, il ne semblait pas vouloir se relever, et moi, figé, je n'osais pas regarder qui cela pouvait être.
Un cri de détresse eut grand peine à ne pas sortir du fin fond de mes entrailles, au moment où je sentis un liquide chaud et à l'odeur caractéristique se repandre sur mes genoux, là où reposait en grand partie la silhouette.

Je la sentais encore palpiter, au dessus de moi. Peut être quelque chose était il encore possible. Avec toute la délicatesse possible, et pourtant d'une façon très empressée, la créature que je mis assise n'était autre que... celle qui m'avait empeché de faire une bêtise un peu plus tôt, dans la journée.
Le souffle court, elle ne semblait pas me voir, de ses yeux mi-clos, le front trempé de sueur, la lèvre inférieure, tremblotante, se débattant furieusement pour vomir un ou deux mots plutôt que de retenir ce si précieux dernier souffle.
Aujourd'hui, je le sais: elle avait déjà renoncé. Elle était inquiète de ce que je pouvais faire. Elle avait voulu m'éviter le pire, mais comme vous le lirez surement, la tête de mûle que je suis n'a pas su prendre le dessus, sur la colère qui me submergea.

Sa poitrine se souleva plusieurs fois; elle essayait de reprendre une inspiration, une ultime inspiration.
Mes gestes se faisaient rageurs, mes paroles dures, tout cela pour voiler ma peine devant l'inéluctable fin.
Mais je m'accrochais tout de même à cet espoir fantasque de la voir aller mieux après d'intensifs soins et un repos des plus reparateurs.
Mon épaisse cape sur sa blessure était déjà collante de sang une minute plus tard, completement imbibée et n'arretant en rien l'hémorragie.


" A... aa... a..."

" Tais toi"

" A... an..."

"Tais toi, je te dis. Repose toi, je m'occupe de tes blessures"

" Anorum..."

" TA GUEULE"


Je craquais littéralement. La journée n'avait pas été simple, et la soirée s'annonçait des plus traumatisantes. Je n'osais qu'à peine imaginer dans quel état je retrouverais mon dernier compagnon.
Puis me vint à l'esprit que j'étais peut être moi même recherché. Aux aguets, je continuais frénétiquement de m'agiter au dessus d'elle.
Je sentais son aura se disperser, son souffle sur mon bras droit qui était de plus en plus faible.

Au bord du désespoir, ne sachant que faire pour lui venir encore plus en aide, je levais les yeux au ciel. Une soirée presque paisible, un peu voilée par d'épais nuages et une brûme qui semblait apparaitre comme la mort emporte le malade, tout aussi furtive et silencieuse.
D'un coup, elle se redressa et agrippa ma tignasse, derrière mon crâne.
Cet effort fait, elle se laissa retomber au sol, hors d'haleine, sa main toujours fermement amarrée dans mes cheveux, plaçant mon oreille à portée de sa bouche haletante, et elle se concentra sur les derniers mots qu'il m'eut été donné de percevoir directement d'elle


" Pas... de... vengeance...
Pour... Lui..."


Son doigt était monté aussi haut qu'il avait pu pour pointer les cieux dans lesquels je cherchais un soutien, un peu plus tôt. Tremblant, il se maintint à mi hauteur, ses yeux presque clos me fixant toujours; elle ne voulait pas partir avant que je lui ai juré. Comme pour appuyer cette pensée, son autre main referma un peu plus la pression sur mon crâne.
Je prenais doucement cette main entre les miennes; elle n'avait plus la force de maintenir cette simple emprise sur moi.
Un simple signe d'acquiescement en sa direction, le visage fermé. Le sien devint alors aussi rayonnant que si je lui avais annoncé que la Terre et l'Eden étaient à jamais débarrassés des serviteurs du Malin.

Son doigt retomba.
Puis plus rien. Elle mourrut sur ce sourire que je désespère de retrouver un jour sur un visage. Et je n'eus pas le temps de prier pour elle. Je savais qu'elle ne reviendrait pas. Sa mission était achevée, et elle même me l'avait fait comprendre dans son attitude. Petit à petit, particule par particule, elle rejoignait son Créateur, qui recuperait la matière qui Lui appartenait, et dont il avait fait cadeau à ma Guide, le temps d'accomplir ce pourquoi Il l'avait placé là.
Et cette odeur... Le bois brûlé. Ma main à couper que j'aurais mise. Et je ne m'étais pas trompé. Me précipitant dehors, un bûcher finissait de consumer une dépouille ligotée et ensanglantée. Deux ailes étaient en train de roussir; l'une d'elle tomba au pied du tas de bois rassemblé sous la silhouette désormais méconnaissable. Cette vue me fit avoir un haut le corps dont je me rappelerais toute ma vie.
Depuis, plus aucune vue ne m'a fait défaillir de la sorte.

Et déjà, je semblais reperé.
Ma paume était machinalement arrivée sur ma lame.


" Pas... de... vengeance..."

Je n'eus pas le temps de la sortir. Un carreau siffla au dessus de mon oreille droite, tandis qu'un second, tiré presque simultanément, vint se ficher dans mon épaule droite, laissant mon bras lourdement handicapé.
Mon aile n'était peut être pas tout à fait remise, mais mes jambes étaient toujours en état de fonctionner. Et elle me servirent grandement, cette nuit là.
Les visages grimaçants d'humains gesticulant et exprimant abondemment leur haine envers moi, si différents d'eux, toutes sortes d'outils, des cailloux, des pièces de fer... Me faire du mal. Voilà tout ce qui leur importait.
Encore heureux que leurs arbalétriers étaient saouls comme des cochons, sinon, je suis certain que je n'aurais pas survécu.
Je ne pus qu'empoigner un ceinturon contenant quelques petits poignards. Je reconnus la maison devant laquelle ils étaient déposés. Le menuisier.

Je ne l'avais pas revu depuis. Et je ne voulais pas le revoir. Tout était sa faute. Tout.
Je fuyais vers l'endroit d'où s'elevaient des cris de rage et de fureur, ceux là même que j'avais combattu.
Les villageois pouvaient s'attendre à une véritable déferlante, maintenant que l'estimation des forces avait été faite par les éclaireurs de ce matin.

Le village ne serait plus, dans 2 jours, tout au plus. Et sadiquement, je me surpris à songer que ce ne serait pas un mal.
Les montagnes furent mon refuge, et même si je ne réussis pas à dormir, la caverne qui m'abrita cette nuit là fut comme un sanctuaire inviolable, où même la folie qui menaçait de s'emparer de moi, dû attendre à l'entrée, le temps que mon corps recupère une partie de l'energie depensée en si peu de temps.
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeSam 12 Jan - 17:02

Malheureusement, tout repos, aussi peu réparateur soit il, ne nous met pas indéfiniment à l'abri de ladite folie.
J'étais seul, chose qui ne m'était jamais arrivée. De la culpabilité, ainsi que de la rancoeur m'étreignaient, se mélant aux idées noires qui me venaient à l'esprit en ces instants.
Si les villageois ne m'avaient pas poursuivis, sans doute seraient ce les démons que je combattais hier encore, qui auraient ma peau.

En fin de compte, jamais l'un des deux camps ne réussit à m'avoir. On souhaitait sans doute que je m'autodétruise, que mes remords m'emportent, moi et mon essence, pour ne jamais revenir sur des lieux où tant de bassesse et de traîtrise pouvaient prendre place.Si j'en crois les nombreuses lunes passées à errer dans ces monts, près de 3 mois s'écoulèrent à la suite de cette nuit tragique.

Mes quelques connaissances en herbes me furent des plus utiles, pour me nourrir, bien que je ne mangeais presque plus, l'amertume et l'aigreur ayant pris la place habituellement reservée à la faim.
Maigrissant à vue d'oeil, ne dormant presque plus de peur qu'un soir, je me retrouve eventré comme elle, ou pret à brûler.
Chaque jour, je changeais de coin. Ne jamais laisser de traces, et surtout, cheminer de manière incohérente. Voilà la stratégie que j'avais mise au point avant de me lancer dans cette interminable marche.
Bien entendu, je n'allais pas courir dans un sens, en esperant trouver de l'aide. C'eut été des plus stupides, puisque nous étions loin de tout.

L'histoire aurait pu se terminer ainsi. Une errance sans fin, sans but précis, si ce n'est de survivre, dans une sorte de paranoïa quasi permanente.
Mais ce ne fut pas si simple...
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeDim 13 Jan - 0:46

La montagne recelait bien des secrets, bien des chemins, bien des embûches. Ces épreuves là, hormis quelques charognards, je n'avais jamais eu à les endurer, ou je m'en étais vite défait.

Mais les saisons ne jouaient pas en ma faveur. Et c'est ainsi que je dus revenir pratiquement à mon point de départ, dans une de ces grottes, peu confortables, où rien ne favorisait ma remise sur pieds.
Le carreau qui avait gouté la chair de mon bras avait été enlevé, la blessure soignée autant que possible, mais l'infection semblait gagner du terrain malgré la part magique constituant mon enveloppe.
Fièvre, maux, tout cela, je ne le pensais reservé qu'aux seuls humains. Et voilà que j'en éprouvais les mêmes symptômes.

De plus en plus irritable, de plus en plus sauvage, je n'osais pas me rendre au village. Les souvenirs étaient encore trop récents, trop ancrés, et mon état ne m'aurait pas permis de répliquer si ces souvenirs étaient réciproques.
Je n'avais même pas cherché à revoir le village. Oublier, c'est cela qui était le mieux. Et plus je souhaitais oublier... plus je me le remémorais.
Quelques semaines passèrent à nouveau. Toujours plus épuisé, maigre et pantelant... quand un bruit résonna, dans les pentes vertigineuses qui serpentaient en contrebas de ma cachette.
Et ces sons vinrent s'amplifier jusqu'içi, jusqu'à l'entrée de mon refuge.
L'épée en main, un petit couteau dans l'autre, j'étais prêt à charger. Et c'est ce que je fis. Dans l'obscurité de ces derniers jours, et malgré mon état de faiblesse, j'étais désormais totalement accoutumé à ce climat sombre et humide, ce qui ne semblait pas être le cas de l'homme.

Rapidement, je le plaquais au sol. Il se débattait, une main dans mon visage, agrippant, griffant ce qui passait à portée. Je ne pouvais que me défendre, face à cela. C'était lui qui me voulait du mal. Il ne s'agissait pas de vengeance. Non pas du tout.
D'un coup sec, la pointe du couteau s'enfonça dans le sol, en passant par la gorge du malheureux.

Avait il des compagnons? Aux aguets, je n'assistais même pas à sa rapide agonie, et me remit "en chasse". Un pas plus léger, et pourtant pas très assuré se fit entendre. Lame à la main, j'allais intervenir, mais ces pas çi ne se rapprochaient pas. J'allais devoir sortir.
J'attendis un moment de m'habituer à cette satanée lumière, que je n'avais pas vue depuis des jours.
Puis, une silhouette se forma, et sans crier gare, je chargeais de nouveau.
Mon pas trop lourd dû l'alerter, car la silhouette en question, une jeune femme se retourna, ses traits se figèrent en une expression d'horreur, et ses jambes se dérobèrent sous elle.


" Vous?"


Seuls mots que sa bouche contractée put fournir, mais qui me paralysa à mon tour. Je ne distinguais pas vraiment les contours de son visage, comme un aveugle retrouvant progressivement la vue.
5 minutes, nous restâmes à nous observer: elle n'osant bouger, et moi, attendant de retrouver mes capacités, avant d'appliquer un jugement.
Et lorsque ce fut fait... horreur!! Les souvenirs que je souhaitais effacer revinrent avec la force d'un furieux torrent, emplir ma tête, se déverser jusqu'à plus soif, un coup d'oeil derrière moi: celui que j'avais assassiné... était le menuisier du village. Sa fille se tenait devant moi, apeurée, mais visiblement, elle n'avait pas encore remarqué le pire, que je me gardais bien de lui devoiler.

Plusieurs longues minutes de ce face à face muet et immobile lui délièrent un peu la langue


" Je veux rentrer..."

sanglotait elle. Une expression d'incompréhension se peignit sur mes traits; je ne comprenais pas sa peur. Rien qu'à ma vue, elle avait prit peur, et à l'époque, je n'étais pas véritablement en état de me rendre compte de ma condition pitoyable.
Devant ma réaction, elle tenta de se justifier


" Retrouver ma famille... mes amis... Vous comprenez?"

Je n'avais que trop bien compris. Et cela me fit exploser. J'oubliais tout ce que j'avais pu être. Ce en quoi je croyais.
Je n'étais plus Anorum, ange qui se voulait protecteur et respectueux de toutes valeurs dites morales.
J'étais un assassin, et bientôt je serais une bête sauvage.

En deux mouvements, ce fut fait. Elle ne retrouverait pas sa famille et ses amis ce soir. Ni même demain. Pas même dans cette vie à vrai dire. Et le départ de flammes qu'elle avait allumé... il ne se résorbait pas.
Horrifié, je dus m'appuyer sur un des pans de ma grotte, pour reprendre mon souffle, et clarifier au mieux mes idées. Me rendre compte que j'avais TRAHI une promesse.
Me rendre compte de cela ne me prit pas très longtemps...
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MessageSujet: Re: Les méandres de Ses voies...   Les méandres de Ses voies... Icon_minitimeMer 16 Jan - 0:59

Des yeux plus noirs que l'encre... Des ailes de même... Plus aucune trace de ce que j'avais été.
Très peu de temps s'était écoulé, depuis cette scène. Les cadavres prenaient seulement leur teinte grisâtre, figés dans une expression de surprise pour le père; la fille, quand à elle, gardait sa dernière expression de peur... Non pas qu'elle vit le coup qui lui ôta la vie.
Mon seul visage aurait pu berner les serviteurs de la Mort eux même, et me faire passer pour l'un des leurs sans aucun problème.

Mais bien vite, il se décomposa encore plus. Une force colossale approchait, bien plus fort qu'un simple ange, démon, qu'un héros humain.
Les rares fléaux que j'avais rencontré dans mon existence n'aurait jamais pu tenir plus d'une minute contre cette créature.
Je n'ai jamais su ce qu'elle était. Mais jamais je n'ai pu lever mon arme contre elle.
Un corps spectral, d'une lumière aveuglante et sans forme particulière... sauf son visage. Le même visage, que j'avais laissé pour la dernière fois dans une grange, qui semblait paisible, heureux presque.

Aujourd'hui, il ne respirait que mépris et colère, en me voyant dans cet état. Déjà tremblant de fièvre, tenant debout par une énergie qui m'est encore inconnue aujourd'hui, je dus me proteger les yeux de cette aura qui menaçait de m'aveugler de manière définitive.
Je détournais donc le regard, et portait mon bras devant mes yeux.
Une erreur de plus de ma part.

Vive comme l'éclair, l'apparition qui ne paraissait pourtant pas être quelque chose de matériel vint se saisir de moi et me ficeler comme un vulgaire saucisson, par des liens invisibles et pourtant bien présents.
Je ressens parfois, encore, leur contact sur ma peau, dans mon cou, autour de mes bras, de mes jambes,...
Le visage de l'angèle que j'avais connu gardait la même expression, me toisant comme si j'avais toujours été un moins que rien, un gredin de bas étage.
Lorsque sa voix s'éleva, ses lèvres n'eurent point à se mettre en mouvement: c'est directement dans ma tête, qu'elle faisait passer ses messages.


" Tu m'avais promi..."

Je ne savais si je devais repondre ou non. A tout hasard, je tentais de répondre par la voie de l'esprit qu'elle empruntait, mais après quelques minutes d'efforts, rien ne vint. Je déployais alors ma propre voix, en y incorporant toute la colère et la rancoeur qui m'avaient taraudés ces derniers mois.

" C'ETAIT DE LEUR FAUTE..."

L'étreinte se resserra sur ma gorge, ce qui m'intimait silencieusement de baisser le ton d'un niveau, et de me calmer.
Quand enfin, mes poing prisonniers se décrispèrent, les cordes de lumière qui m'entravaient s'évaporèrent, me laissant choir à l'intérieur de la grotte, dont on distinguait chaque détail comme en plein jour.


" Tu... es morte... Qu'es tu à présent?"

" Je ne suis pas morte. Pas comme tu l'entends"

" Depuis combien de temps, es tu dans cet état?"

" Depuis toujours... Mais je ne l'ai compris... que peu après la déchéance de l'enveloppe à qui tu as promi..."


Cette idée insensée qui avait germé tout au long de mes pérégrinations n'était donc pas si insensée. Elle m'avait bel et bien abandonné.
Ma colère menaçait de retrouver la lumière du jour, une réplique cinglante allait lui être adressée, mais elle me devança


" Il m'a intimé de ne pas t'aider... C'était ton épreuve. Et tu as échoué, semblerait il."

conclut elle, une pointe de deception dans sa voix, sans que son visage en soit affecté d'une quelconque manière.
Et c'est à ce moment que je ne sus plus quoi dire. Echouer? Mais échouer à quoi donc? Je n'avais pas vu d'épreuve içi. Simplement un enchainement continu de souffrances, qui avait manqué de me rendre fou.
Que devais je donc penser de... ce Dieu?

Aussi eus je pensé cela que les liens se resserrèrent, la voix dans ma tête se faisant plus dure.


" Tu es encore en vie. Crois tu qu'Il y soit étranger?"


Elle me rejeta au fond de la grotte. Completement sonné, je ne tentais pas de me relever tout de suite, observant la sortie, sans regarder dans la direction de cette masse immatérielle, et pourtant aussi réelle que n'importe quel bête caillou qui jonchait le sol à cet instant.
Et je voyais aussi l'énorme rocher qui se déplaçait, arraché du sol par une force invisible, nous emprisonner à l'intérieur de ces parois rocheuses, sans aucune autre sortie.
Je commençais à m'agiter, mais mon sens de l'équilibre n'était pas tout à fait recouvert, et je chancelais, au moment où je voulais m'élancer vers la sortie.

La seule source de lumière devint donc la créature qui me faisait face


" Et nous attendrons le temps qu'il faudra... pour que tu retrouves le sens qui devrait être commun à tout Ses enfants"

Fou... Chaque jour, je croyais perdre un peu plus la tête. La faim se mit à me tenailler au bout du 5è jour. La créature ne bougeait pas d'un pouce... De volutes de lumière semblaient flotter autour d'elle, mais son visage restait droit, impassible, comme si elle m'ignorait.
Lorsque j'avais soif, ma gourde se remplissait d'elle même, sans que je m'en aperçoive. Mais la faim, rien ne vint la combler.
Et je luttais, et je luttais. Ma faiblesse m'avait fait faillir une fois. Mais je ne l'implorerais pas. J'étais trop fier pour cela.
Par moment, lorsque mon état arrivait à son maximum de nervosité, de tension, je ressentais comme de l'air plus tiède m'entourer un moment, quelques murmures inaudibles à mon oreille, choses qui me calmaient, rendait cette atmosphère morbide, sombre et humide plus supportable.

[...]

Ce manège dura plusieurs décennies. Je ne savais que faire pour sortir. Et même lorsque je posais des questions à la forme floue qui m'accompagnait, je n'obtenais comme réponse que de vagues

" Tu sais déjà, ce que tu dois faire"

" Cherche en toi"

" Que penses tu qu'Il veuille te faire comprendre?"


Pas une seule autre indication. Une trentaine d'année, à chercher ce qui n'allait pas. Oui, bien sûr, je n'avais pas respecté ma parole. Mais que croyais Il? Que tout le monde était doté d'un esprit aussi dur que l'acier, inflexible, droit?
Non... Il ne pouvait decemment pas leur demander ça. Mais peut être voulait il simplement... qu'ils puissent reconnaitre leurs fautes?
Cela devait être quelque chose de ce genre.

Je me plaçais alors à genoux devant la forme ondulante et lumineuse. Je ne savais pas vraiment comment m'adresser à elle, mais elle ne m'en laissa pas vraiment le temps.


" Le temps n'est rien pour les Anges. Et tu as pris celui qu'il te fallait pour éclaircir ton esprit.
Mais il reste quelque chose, en toi, qui ne s'effacera jamais. Tu ne pardonneras jamais aux hommes. Il pourrait te faire passer quelques années de plus içi, à te faire réfléchir sur ce comportement..."


Elle resta silencieuse un instant, elle avait baissé son visage semblable à un masque, devant sa forme vaporeuse

"... mais une autre méthode m'a été dictée... Tu vas devoir faire tes preuves. Cette haine, tu la refouleras... ou elle te détruira.
Il placera sur ta route, les voies à suivre. A toi de les emprunter, ou de les délaisser. Mais sache une chose: si tu te détournes, Il n'aura pas la même clémence qu'il y a des années..."


Je baissais la tête, toujours à genoux. Et pour la première fois, je sentis des mains matérialisées me saisir au niveau des tempes, relevant ma tête.
Le visage exprimait à présent un amour profond, quasi maternel de celle qui fut angèle, avant de devenir un des messagers directs du Très Haut. Une forme autre que les Archanges, plus vaporeuse, plus discrete, mais tout aussi dévouée et attentionnée.
Elle déposa un baiser sur mon front, et une sphère lumineuse nous enveloppa tout deux...
Je ne m'en apercevais pas, sur le coup, mais ce simple contact me rendit plus angélique.
On ne pouvait effacer ce que j'avais été, dans ces montagnes, mais l'atténuer restait possible. Ainsi, mes ailes noires et luisantes devinrent plus ternes, mais également plus claires, d'un gris passé. Quand à mes yeux noirs, ils passèrent au gris acier, ce qui rendait en un sens mon regard plus perçant, mais également moins inquiétant. Cela restait tout de même une question de point de vue, mais tel semblait être la raison de ces transformations.

Des plaines blanches, et boisées. Des routes pavées, un silence, à quelques battements d'ailes prets, parfait... L'Eden. Je l'avais retrouvé, après tant et tant d'années à me morfondre, dans cette caverne.

Où était elle? Une main sur mon épaule, je me retournais. Elle était presque invisible, en plein jour. Le visage était rayonnant, à présent.


" Je ne te quitterais plus, Ange. Tu as relevé une partie de ton épreuve. Mais tu n'es plus Anorum. Cela serait te mentir à toi même.
Tu porteras désormais le nom de Profundis, l'Ange Gris qui trouva sa voie dans les profondeurs des montagnes.

Va, à présent. Le chemin qu'Il t'a constitué commence dès maintenant."


Quelqu'un m'interpella alors, sur ma droite


" Hey, Ange, que fais tu içi, tout seul?"

Une angèle m'adressait déjà la parole. Plus petite que moi, la peau mate et des yeux verts, elle semblait ne pas me regarder bizarrement, comme si j'étais une personne des plus fréquentables.

" Je fais parti du clan des Chasseresses; les hommes n'y sont que très peu admis, mais... voudrais tu en faire parti, un temps du moins?"

continua t elle devant mon manque de réponse.
Je tournais la tête vers ma Guide. Je ne la distinguais plus. Seule une jeune panthère des neiges les regardait, à moitié cachée par un conifère recouvert d'un manteau blanc.


" Je ne te quitterais plus"

Je ne souriais pas, alors, mais mon coeur aurait voulu hurler de joie, à ce moment.
Un nouveau départ. Un passé, certes, mais que j'ai tu, jusqu'à ce jour.


" Je... je suis Profundis. J'accepte avec plaisir, Dame... euuuh..."

" Catrelle !!"


Profundis mit alors un point final aux quelques pages qu'il venait d'écrire. Si certains de ses compagnons s'avéraient curieux, peut être auraient ils le courage de s'attarder sur ses lignes.
Il sourit un moment en imaginant ScarniX endormit par dessus son petit récit.
Puis, il le referma, et au lieu de le mettre en évidence, le dissimula à travers les divers écrits, récits et autres histoires.
Si quelqu'un lisait ceci, le hasard ne serait pas là pour le guider, ou du moins très peu.


[HRP: Fin de la chronique (OUF !! ^^)
Si vous avez quelques commentaires, je vous en prie... /HRP]
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